mardi 27 août 2013

Police à #Barbès (source Copwatch Nord IDF)


Mercredi 14 aout 2013

Il y a deux semaines, on était tombés à Barbès sur un déploiement policiers peu ordinaire. Près de 40 flics, de brigades différentes, avaient investi le boulevard et s’employaient à dépouiller une poussette dans laquelle un gamin pleurait à chaudes larmes. Sa mère, une femme Tchétchène d’une quarantaine d’années, avait placé sous le siège tous les produits qu’elle était venue vendre (on peut le supposer). Sans égards pour l’enfant, trois ou quatre flics tiraient de tous cotés sur la poussette pendant que leurs collègues écartaient les badauds surpris par l’ampleur de l’opération.

Le vrai visage de la lutte anti criminalité...

Ce matin, dés 10 heures, quatre flics en uniformes tenaient position au carrefour de la rue Guy Patin, tandis que leur voiture immatriculée AH 860 JB stationnait à coté.

10h19 - Trois agents de la Sécurité de Paris tournent autour du marché.

10h25 - Le marché des biffins se disperse : trois flics en uniformes sont sortis du métro et se tiennent devant l’entrée dans une posture dissuasive. Les biffins traversent la rue et s’installent sur le trottoir d’en face.

10h32 - Ils se dispersent à nouveau. Cette fois-ci, une autre voiture de police immatriculée AH 674 WC est venue stationner à coté des vendeurs, avant de longer le trottoir toute sirène hurlante. La guerre psychologique a commencé.

10h40 - Une troisième voiture de police immatriculée AH 298 DC passe sous le métro aérien en prenant la rue en sens interdit et longe le trottoir au ralenti pour faire partir les vendeurs.

10h43 - Une quatrième voiture de police immatriculée CD 057 ZP vient se stationner à l’intersection avec la rue Guy Patin, portant le nombre de policiers présents de ce coté du boulevard à sept. L’un d’eux remonte le marché, incitant les vendeurs à partir, puis un second vient lui preter main-forte et disperse les vendeurs en donnant des coups de pieds dans les cartons et cagettes posées à terre.

10h50 - Les deux voitures de police immatriculées AH 674 WC et AH 860 JB sont stationnées et les flics qui étaient à leur bords s’emploient désormais à arracher brusquement les sacs et caddies des mains des vendeurs. Ils en font ensuite un tas sur le trottoir avant d’appeler le camion-poubelle et de jeter toutes les affaires dedans.

Jusqu’à midi, les policiers restent ainsi présent de part et d’autre de la station Barbès, chassant régulièrement les vendeurs comme on chasse les pigeons.

Depuis deux ans, la situation à Barbès a peu changé. Moins de flics en civil, mais une présence permanente de policiers en uniformes, ponctuée de temps en temps de grosses opérations de rafles mobilisant plusieurs dizaines de flics.

Le marché de Barbès laisse à voir de quelle manière l’Etat conçoit le role de ses forces de l’ordre. Comme à Calais, l’objectif n’est pas tant de résoudre un "probleme d’ordre public", mais plutot d’exercer une terreur permanente sur les pauvres, pour leur signifier par le harcèlement qu’ils sont indésirables et que la France poursuit en métropole sa politique néo-coloniale d’oppression des populations étrangères.

Mais que les commerçants raleurs et réactionnaires du quartiers cessent de s’illusionner, leur police adorée ne les débarrassera jamais de la pauvreté sur le pas de leur porte. Ce sont les rénovateurs urbains et les architectes, ainsi que les colonisateurs bobo qui viennent déjà se mater des films au Louxor et boire des coups dans la rue de Clignancourt, qui auront raison des classes populaires...

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