dimanche 5 avril 2015

L'avenir incertain des migrants du boulevard de La Chapelle

Près de 150 migrants sont installés depuis plusieurs mois sous le métro aérien du boulevard de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris. Dans l’attente d’un statut de réfugié pour les uns, d’un voyage vers l’Angleterre pour les autres, ou d’un travail pour tous, ils dorment dans des tentes de fortune sans qu’aucune décision politique ne soit prise à leur sujet. 

Le bruit métallique du métro aérien, surplombant le boulevard de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris, est assourdissant. À chaque passage – toutes les deux minutes environ – les conversations cessent. Jamel, 35 ans, laisse sa phrase en suspens et affiche un sourire résigné. « On se tait, parce qu’on ne s’entendrait pas, de toute façon », explique-t-il alors que la rame s’éloigne. Voilà deux mois qu’il passe ses nuits dans une tente de fortune sous ce pont immense, abri urbain des plus précaires.
Chaque soir, le même phénomène s’opère au cœur du quartier de la Goutte d’Or, à deux pas de Barbès Rochechouart et pas si loin que ça de la très touristique Butte Montmartre : des centaines de tentes Quechua poussent comme des champignons et c’est un mini Sangatte (camp de migrants près de Calais aujourd’hui officiellement fermé) qui sort du sol. Les quelques 150 réfugiés (plus quelques sans domicile fixe) qui occupent les lieux s’offrent alors le luxe de dormir quatre heures : « Entre le moment où le métro ferme et celui où il recommence à rouler. »
La rue s’est imposée d’elle-même
Parmi les résidents de ce camp, la plupart sont des migrants venus du Soudan, d’Ethiopie ou d’Afrique du Nord. 

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