vendredi 22 mai 2015

Severiano de Hérédia, un maire noir de Paris en 1879, effaçé des archives et de l'Histoire


Un Caribéen noir, Severiano de Heredia, a été ministre des Travaux publics et président du conseil de Paris sous la 3e République. Ce mulâtre cubain, cousin des deux poètes José-Maria de Heredia, a été dénigré de son vivant et effacé des mémoires dès son trépas. Un cas emblématique proposé par les éditions Les Indes savantes, collection Boutique de l'histoire.

Paul Strade, professeur émérite de l'université de Paris VIII, a présenté vendredi dernier à l'Assemblée Nationale son livre, « Sévériano de Hérédia : ce mulâtre cubain que Paris fit maire et la République ministre », préfacé par la 1re députée noire de la capitale, Georges Pau-Langevin.




L'auteur a épluché les archives de la police de Paris, de la Bibliothèque nationale, du Grand orient de France, ainsi que les archives cubaines afin de rétablir l'histoire. « En France, seul l'archiviste du Grand orient de France avait remarqué son nom clinquant et son rang éminent au sein de la hiérarchie maçonnique. Mais il ne s'avait pas qu'il était noir. » Severiano de Hérédia a été élu conseiller municipal du quartier des Ternes en 1873, puis président du conseil de Paris en 1879 et député de la Seine en 1881. Il devient en 1887 le premier ministre noir des Travaux publics. Un ministère de plein pouvoir dans le gouvernement Rouvier. « Severiano de Hérédia était un grand réformiste social et laïc », résume l'auteur.

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